Wannabe Gordon Ramsay: moé

Si mon idole de jeunesse a sans doute été le mythique Gordon Bombay, c’est avant tout à Kevin McCallister, jeune héros du film culte Maman, j’ai raté l’avion, que je voulais ressembler.

Qu’importe que son interprète soit devenu un heroin addict qui se pique tard le soir dans de sombres ruelles de Los Angeles, l’idée d’être un jeune laissé-pour-compte par toute sa famille partie en France pour célébrer Noël et de résister à l’assaut de vils truands en leur balançant des pots de peinture à la figure ou en leur agrafant le scrotum à l’aide d’une brocheuse électrique me semblait une façon satisfaisante de m’accomplir en tant qu’être humain.

maurice

Puis je suis tombé sur le légendaire bouquin Maurice Richard: Un bon exemple de TÉNACITÉ à la bibliothèque de mon école primaire et c’était décidé: plus tard, je déménagerais des frigidaires de jour et de soir, je compterais huit points de façon systématique. C’était évidemment avant de voir le dude qui jouait Ovila Pronovost incarner le Rocket aux minutes du patrimouène à Radio-Can. Fuck you Roy Dupuis.

Je me suis par la suite mis à lire du Charles Bukowski dans le sous-sol de mes parents et j’ai eu l’impression de découvrir la Vérité-avec-un-grand-v. Mais outre obtenir d’accessoires 100% en Vie économique, secondaire 5, après m’être préalablement saoulé à la Big 10 dans le boisé adjacent à la polyvalente sur l’heure du lunch, je n’ai rien retiré de fertile de cette trouble période.

Puis voici qu’après quelques mois, voire quelques années d’errance, j’ai un nouveau role model.

Gordon Ramsay, ladies and gentleman.

Fuck oui jeunes genses, je deviendrai un chef quadragénaire colérique aux pectoraux saillants. On me menacera à la pointe d’un fusil en m’aspergeant de pétrole dans le cadre d’un reportage sur la chasse aux requins au Costa Rica. Je subirai une transplantation capillaire à 30,000 euros pièce en prévision de mes apparitions à la télévision américaine.

Je serai la vedette du tutoriel d’oeufs brouillés le plus prodigieux de tous les internettes. Je posséderai quatorze putains d’étoiles Michelin. Je manierai avec finesse les couteaux comme les adjectifs:

“Now you can use the most AMAZING lobsters”
“This is simply BRILLIANT”
“Wow, those soufflés are absolutely STUNNING”
“This is DELICIOUS. The cooking is PERFECT, seasoning is INCREDIBLE and the presentation is BEAUTIFUL”

Mais au-delà de toutes ces justifications dont la pertinence atteint à n’en point douter des sommets on ne peut plus stratosphériques, je veux être Gordon Ramsay pour parler anglais avec l’accent d’Angleterre en plus d’être le baws incontesté du boeuf Wellington. Et par-dessus tout, je veux pouvoir insulter et traiter comme de la grosse marde n’importe quel chef amateur en pleine télévision prime time.
Gordon meme

Oui, après Kevin McCallister, Maurice “Rocket” Richard et Charles Bukowski, je tenterai de devenir le prochain Gordon Ramsay.

Être soi-même? Yeah right.